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13. Octobre 2009, 00:00 Culture

Rencontre avec PPDA

Marion Malique - //J'ai récemment eu la chance de réaliser ma première interview avec l'un des plus grand qui n'est autre que Patrick Poivre d'Arvor. Je vous laisse donc découvrir la lettre que je lui ai écrite 1h avant l'entrevue quand on m'a dit qu'il refusait d'accorder cette fameuse inte...

J'ai récemment eu la chance de réaliser ma première interview avec l'un des plus grand qui n'est autre que Patrick Poivre d'Arvor. Je vous laisse donc découvrir la lettre que je lui ai écrite 1h avant l'entrevue quand on m'a dit qu'il refusait d'accorder cette fameuse interview. Lettre que je lui ai portée en main propre, qu'il a lu sous mes yeux et qui m'a permis malgré tout d'obtenir l'interview.Tout est expliqué dans la lettre.

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A l'attention de: Patrick Poivre d'Arvor

Comment, en 4 jours seulement, je suis passée de l'indifférence à l'admiration puis à la haine ?

Tout commence mardi 22 septembre 2009, en fin d'après-midi lorsque je reçois un message d'une amie travaillant pour un quotidien suisse me proposant de l'accompagner à votre interview au domaine de Divonne ce vendredi 25 septembre. J'avoue qu'à l'époque je vous considérais avant tout comme un journaliste, présentateur du 20H sur TF1, emblème française dans le monde de la communication et des médias mais dont le parcours, aussi bien personnel que littéraire, m'était inconnu. Néanmoins l'idée de rencontrer ce grand homme et qui plus est lors d'un interview m'apparaît comme un honneur, d'autant plus que je souhaite devenir journaliste dans la presse écrite. Cela me semble donc être un excellent moyen de commencer. Le mot indifférence pour décrire mon sentiment à votre égard jusqu'à ce fameux message est néanmoins mal choisi, je dirais donc plutôt curiosité et connaissance sommaire sur votre parcours.

Le mercredi 23 septembre, ayant quelque peu commencé à me documenter sur mon futur sujet d'interview, c'est-à-dire vous, je découvre un nombre d'oeuvres à votre actif bien au-delà de ce que j'imaginais. Par la même occasion j'esquisse un sourire en lisant que vous êtes diplômé de l'IEP de Paris étant moi-même étudiante de Sciences Politiques à l'université de Genève depuis 2 semaines. Mon admiration à votre égard n'est pourtant pas à son comble, je n'en suis qu'au stade d'une connaissance un peu plus développée de votre biographie ainsi qu'un vague espoir lorsque je prends plaisir à m'imaginer avec un parcours similaire au vôtre dans un quarantaine d'année. C'est alors que dans la soirée je reçois un appel de la même journaliste, m'annonçant qu'elle ne pourra peut-être pas se rendre à l'interview et me demandant si je pouvais m'en charger seule. A peine eus-je raccrocher que je sautais de joie à l'idée de réaliser entièrement un article sur l'un des plus grand. Cependant la peur se mêla très rapidement au bonheur. Comment être à la hauteur ? Est-ce raisonnable de débuter aussi haut ? Et enfin, comment être prête en moins de 48H ? La réponse me semblait pour le moins évidente, il fallait commencer par courir à la librairie acheter votre dernier roman puisque tel sera le sujet de l'interview.

Le lendemain, jeudi 24 septembre, journée de cours ordinaire à l'université de Genève je fus présente en cours mais loin d'être attentive et pour cause je n'ai pas quitté des mains votre roman, si ce n'est pour manger, et l'ai donc lu du début à la fin en moins de 5h me semble-t-il. C'est à ce moment là que nous arrivons à l'admiration. Pas une simple admiration du type, j'aimerai écrire comme lui, mais plus une réelle fascination pour un homme qui à mes yeux était déjà le plus grand journaliste de France et qui tout à coup devient un écrivain remarquable avec un style qui semble me correspondre et qui me fascine de la première à la dernière ligne. Je continue donc mes recherches sur votre vie, votre passé, vos études, votre famille et vos oeuvres, je me promets d'en lire au moins une dizaine dont les titres m'interpellent et la présentation attire mon attention. De retour chez moi, c'est aux questions que j'aimerai vous poser que je réfléchis. Je ne sais pas vraiment par où commencer, encore envoûtée par le roman, les premières questions qui me viennent à l'esprit sont très spécifiques et assez personnelles du type: "Avez-vous été manipulé par les femmes comme l'a été Alexis par Violette ?" ou encore "Pourquoi cette haine contre le personnage de Violette ? Est-ce simplement un message pour une femme qui vous a rejeté ?". Puis je tente de me mettre à la place des lecteurs du journal, je réalise donc que certains auront lu votre livre mais que d'autres non et qu'il faut que l'article soit accessible à tous. Je pars alors sur des questions plus générales et basiques telles que: "Qu'est-ce qui vous a amené à écrire ce livre ?" ou bien "Quel est votre rapport avec les femmes ?". Ce roman au même titre que l'interview me hante et je peine à trouver le sommeil, me réveillant sans cesse pour griffonner de nouvelles questions, de nouvelles idées.

Ce n'est que le vendredi 25 septembre, jour tant attendu, que nous atteindrons la haine. Une haine peut-être injustifiée à vos yeux, sans doute passagère et qui pourrait être assimilée à un caprice de jeune fille. L'élément déclencheur est une fois de plus dû à la sonnerie de mon téléphone ainsi que le nom de la journaliste s'affichant sur l'écran. Il est 16h35, l'interview est prévue aux alentours des 18h, je suis dans la voiture, je m'apprête à rentrer chez moi et je réfléchis à la tenue que je vais bien pouvoir porter pour vous rencontrer quand tout à coup, tout s'écroule. En effet, à l'autre bout du fil, cette voix que je commence à connaître trop bien m'annonce que tout est annulé. Je ne comprends pas, ne réalise sans doute pas tout de suite et cherche à savoir pourquoi. La raison semble être un refus de votre part à procéder à une interview, la seule offre qui a été faite au journal est de publié un article annonçant votre passage à Divonne-les-Bains à l'occasion de la sortie de votre dernier roman ainsi qu'une éloge sur le livre en question. Cela n'intéresse pas le journal, ni la journaliste chargée de l'article qui avait, elle aussi, préparé ses questions et souhaitait quelque chose de différent et de réel, pas un simple commentaire sur un auteur. C'est à cet instant précis que toute mon admiration voir ma fascination, ma hâte et ma joie se sont évaporées comme des bulles de savon et ont éclaté pour laisser place à la haine. Un bien grand mot pour exprimer ma déception. Vous que j'ai appris à admirer, que j'ai rêvé de rencontrer, maintenant, je vous hais.

Marion Malique

Ps: Je vais poussé le vice jusqu'à oser espérer, un jour qui sait, une réponse de votre part mais j'en doute. Je n'ai donc plus qu'une chose à dire : Surprenez-moi !

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"Surprenez-moi", c'est ce que PPDA n'a pas hésité à faire en m'accordant ma première interview durant les 45 minutes qui ont suivies la lecture de cette lettre.

Un homme qui aime les femmes et qui ne le cache pas. Une entrevue donc à coeur ouvert durant laquelle j'ai appris, qu'il s'agit en quelque sorte d'un message destiné à une personne qui l'a déçue dans le passé. On retrouve d'ailleurs un style très féminin dans "Fragments d'une femme perdue" qui témoigne à travers des changements de narration, une passion destructrice et une femme prête à tout pour se trouver elle-même.

A lire de toute urgence car quelque soit votre situation sentimentale vous vous reconnaîtrez sûrement dans l'un des nombreux protagonistes !

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