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16. Juillet 2011, 16:08 Music Festivals

L’Afrique, le Hip-Hop et Montreux.

Sophia Bischoff - Jeudi soir, une soirée mêlant afro-beat et hip-hop a eu lieu au Miles Davis Hall. De Femi Kuti à Masta Ace en passant par Doom et le Robert Glasper Experiment, retour sur un concert haut en couleur.

C’est Femi Kuti qui a eu le privilège d’ouvrir le bal, jeudi soir dernier au Miles Davis Hall. Le fils du légendaire Fela Kuti a emporté le public du Montreux Jazz Festival dans un voyage coloré et envoûtant. Au travers des rythmes endiablés de son afro-beat, Femi Kuti a transporté le Miles Davis Hall à Lagos, au Nigeria. Les danseuses présentent sur scène et leur allure de prêtresse africaine semblaient camper la position de guide initiatique. Leurs gestes, leurs mouvements réfléchis, sérieux et festifs à la fois, leur maquillage et leurs costumes rappelaient la beauté et la dimension spirituelle de l’Afrique. Femi Kuti, maîtrisant parfaitement ses instruments, semblaient possédé par sa musique. La passion mise dans sa performance a emporté le public dans sa transe et lui a donné la réelle sensation d’être dans une fête africaine à Lagos. C’est certain, Femi Kuti, sans être une pâle copie de son héritage, rend honneur à l’art de son père et crée une musique différente et passionnante.


Un peu plus tard dans la soirée, c’est le Robert Glasper Experiment qui a prit possession du Miles Davis Hall. Ce pianniste de talent qui a l’habitude d’accompagner les plus grandes pointures de la scène Hip-Hop américaine (Q-Tip, Kanye West, J Dilla, Erykah Badu etc.). Lors de la soirée de jeudi soir, il aurait dû être accompagné d’un des rappeurs les plus respectés, Mos Def. Ce dernier étant retenu sur un tournage, c’est les rappeurs Doom et Masta Ace qui l’ont remplacé. Occupant seul le début de la soirée, le Robert Glasper Experiment a bluffé le public du Montreux Jazz Festival en revisitant les classiques de la musique contemporaine d’une manière intelligente. Hommage à J Dilla prenant aux tripes, reprise de « The Light » passionnante, le Robert Glasper Experiment a brillé par son talent. Le moment le plus impressionnant de la soirée reste sans doute leur reprise du célèbre « Smells like ten spirit » de Nirvana. La douceur de leur version contrebalançait la dureté de l’originale, sans pour autant la dénaturée.


Après ce voyage dans un Hip-Hop expérimental, Doom a pris le relais. Malheureusement, l’artiste n’a pas réussi à convaincre le public. Sans DJ, il a dû gérer lui-même le changement des instrumentaux sur son MacBook, dévalorisant complètement sa performance. Peu après, Masta Ace a conquit le Miles Davis Hall. Cette pointure du rap a donné un show sans fin qui, par l’intensité de son jeu scénique, a ravit l’audience. Masta Ace s’est chargé de mettre un point final intéressant à cette soirée à la fois éblouissante (grâce à Femi Kuti et le Robert Glasper Experiment) et décevante (par la prestation de Doom).

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