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18. Avril 2012, 00:00 Concert Music Festivals Interview

Interview Shaka Ponk

Anaelle Morf - C'est avec Marion de Fréquence Banane et Alessia de Kiwi Magazine que nous avons eu la chance de discuter avec Ion(batterie), Samaha(chant) et Steve(clavier) du groupe Shaka Ponk.

Students.ch : Vous avez déjà joué en Suisse, qu’est ce que vous pensez du public suisse ?

Shaka Ponk : C’est très particulier, parce qu’il est très différent des publics qu’on a pu avoir. Au début, on était un peu surpris, on trouvait qu’il était plus réservé. A notre premier concert, les gens donnaient l’impression de ne pas avoir aimé, qu’on ait fait un bide total et c’est après coup qu’on s’est rendu compte que ça leur avait plu. C’est en leur parlant ou en voyant les réactions sur le net. C’est différent, mais c’est agréable qu’ils soient plus calmes. Pour nous c’est toujours un défi de faire des festivals, de faire des concerts pour des gens qui ne sont pas forcément là pour nous. Peut-être que c’était pour cela qu’au début ils étaient plus sages, un peu plus contemplateurs, ils ne savaient pas à quoi s’attendre et étaient captivés par l’écran géant, comme au cinéma.

Students.ch : Est-ce que vous referiez un Paléo, comme l’année passée, à 18 heures, avec les bottes ?

Shaka Ponk : C’est vrai qu’on était pas au courant, on nous a dit sur place pour les bottes. On le referait bien, mais cette fois en effet avec des bottes. En parlant du Paléo, c’était vachement bien, on a été surpris de voir autant de monde! A 18 heures on pensait avoir personne, surtout qu’on ouvrait quasiment le festival, mais c’était en fait blindé, donc on en était très content et on en garde un super souvenir.

Students.ch : En 2010, dans l’émission MusicoMax, vous disiez ne pas être à l’aise avec le CD et c’est pour cela que vous aviez sorti une deuxième version de Bad Porn Movie Trax. Depuis lors est-ce que vous avez gardé la même philosophie ?

Shaka Ponk : Oui, on est toujours aussi mal à l’aise avec ça. Ca veut dire qu’on a pas une période de composition et d’enregistrement d’un disque comme pas mal d’autres groupes, on fait ça un peu tout le temps. Tout à l’heure quand on était dans le bus, il y avait un ordinateur avec une carte son branchée et on y a mis des idées. Ce qui fait qu’on a un peu tout le temps de nouvelles idées. Pour les disques, c’est un peu près tous les deux, trois ans et ça fige quelque chose dans le temps. Et nous on a un peu de mal avec ça, car les titres qu’on a fait aujourd’hui, si dans deux ans on doit faire un CD, on les entendra peut-être différemment et on aura peut-être envie de les jouer différemment ou simplement de ne pas les faire. Idéalement, si on pouvait tout partager en temps réel avec notre public, on serait vraiment heureux et on fait tout pour faire cela le plus vite possible. C’est tellement interactif maintenant qu’il y a même un échange direct avec les gens, le disque a du retard là dessus. Il y a de titres sur un disque qu’on pourra proposer en plusieurs versions à quelques mois d’intervalle. On pourrait mettre sur Internet un titre qu’on vient d’enregistrer et deux mois après on aura pensé différemment. Et mettre une deuxième version voire même une troisième et c’est plutôt cool, car parfois on a tellement de versions qu’on n’arrive pas à choisir.

Students.ch : Vous filmez vos concerts avec plusieurs caméras, comment cela se passe avec le traitement d’images ?

Shaka Ponk : On a des armoires immenses remplies de disques durs de stockage et les vidéos finissent très souvent sur le Monkey Tv qui est notre web Tv, http://tv.shakaponk.com/, où l’on essaye de montrer notre univers au delà des concerts. On y voit les loges, les bus, etc. Notre dernière en ligne c’est Sam en train de manger une crêpe à Brest par exemple. Ca montre un petit peu la vie des Shaka au quotidien. En plus, on ne veut rien effacer, on se dit que ça pourrait resservir un jour.

Students.ch : Durant votre dernier passage à Taratata, où vous avez fait un carton en adaptant «Morir Cantando» de Dalida avec Matt Bastard, est ce que vous comptez l’intégrer à votre set ?

Shaka Ponk : Pourquoi pas, ce soir ce n’est pas prévu, car on a peu de temps, mais si on avait un site Internet où l’on pourrait mettre toute la musique que l’on aime, on mettrait cette fameuse reprise de Dalida. Sur scène, vous l’aurez certainement un de ces quatre et peut-être même sur un fichier numérique téléchargeable.

Students.ch : Est-ce que vous avez prévu de réécrire des chansons en français ?

Shaka Ponk : Ca dépendra de la rencontre. En fait on s’était toujours dit, pour ne pas écrire en français, que peut-être un jour, si on rencontrait Bertrand Cantat, on le ferait vraiment. Et, manque de bol on l’a rencontré. Donc on a dû le faire, mais on n’est pas fermé à l’idée. Je pense que c’est quelque chose qui va se reproduire. C’est aussi une question de confiance en soi. On est pas contre la langue française non-plus mais c’est vrai que on est arrivé vraiment à cet esperanto par Goz, par Berlin où on a eu comme idée affolante de demander aux gens d’écrire. Parce qu’il y avait des gens de plusieurs origines : beaucoup d’allemands qui parlaient anglais, un peu des mots d’allemand, il y avait des espagnols, parce qu’à Berlin c’est vraiment très mélangé et au final c’est vrai qu’on s’est un peu approprié cette langue, on se l’est appropriée même en écrivant, spontanément on a tendance à mélanger les langues et donc… Après, on est pas contre mais c’est vrai qu’on a toujours cet esperanto qui probablement sera là. Ce sera en fonction des rencontres je pense.

Students.ch : Vous jouez sur des scènes extrêmement différentes, entre autres Rock The Pist, l’Olympia, on parlait avant du Paléo, ce soir le Caprices Festival, est-ce difficile pour vous de s’adapter ?

Shaka Ponk : On trouve ça fascinant, c’est au contraire des expériences. Une fois on avait fait le Zénith et le lendemain, on a joué dans un petit café. C’était un truc organisé par MTV où la gagnante choisissait un café de son choix, et là, on s’est retrouvé dans un truc avec peu de monde, 150 personnes, enfin, c’était beaucoup pour la salle, mais c’était un truc tout petit. Et on voit les gens, ça pousse à l’unité c’est kiffant. Mais après le Zénith, on s’est dit «C’est beau la vie».
On a besoin de ça, ça nous fait respirer un peu parce que si tu fais toujours les mêmes salles et les mêmes festivals, au bout d’un moment tu as besoin d’horizons différents… C’est excitant, car une salle ne réagit pas pareil quand tu es devant 500 personnes ou dans un festival où il y en a 10'000. Ce n’est pas du tout le même rapport et on adore les deux. Il y a des fois où les gens viennent pour Shaka Ponk et avant même qu’on rentre sur scène, on entend scander notre nom, c’est super excitant, on s’éclate vachement et à l’inverse, des fois on arrive dans des festivals ou on joue en tête d’affiche et personne ne nous connait  et personne ne scande notre nom... c’est vraiment un défi, car il faut conquérir le public. C’est très intéressant. On aime ça, on le retient sur la tournée aussi d’ailleurs. Dans certaines villes on va faire des Zéniths et dans d’autres villes, où on pourrait faire le Zénith, on va faire deux jours consécutifs, deux salles de 2’000 personnes et du coup c’est agréable parce qu’en plus le deuxième jour, tu es vraiment à l’aise, tu es chez toi et tout. Et il y a des gens qui viennent te voir les deux jours, c’est assez rigolo.

Students.ch :  Là, on est au Caprices Festival à Crans-Montana, vous connaissiez avant ? Pour le moment c’est quoi le feeling ? Apparemment vous venez d’arriver, vous n’avez même pas fait un tour au festival je crois…

Shaka Ponk : 
Si, on a vu la scène où on allait jouer ce soir, on est allé checker les instruments. On en a entendu parler, mais on n’y avait encore jamais mis les pieds. Par contre, on en a entendu parler en bien, comme quoi c’était vraiment magnifique et le peu qu’on a vu pour l’instant, le confirme. Et apparemment y a des gros artistes. Il parait que c’est la fête et que l’ambiance est excellente, en tous cas on a été très bien accueillis tout à l’heure.

Students.ch : Êtes-vous intéressés par la programmation de ce soir ? Pensez-vous pouvoir assister à des concerts ?

Shaka Ponk : Ah, on aimerait bien ouais, on sait qu’il y a Thiéfaine au Chapiteau et Stuck In The Sound.

Students.ch : Que se passe-t-il dans les loges de Shaka Ponk 5 minutes avant le concert ?

Shaka Ponk : Ca cours dans tous les sens, c’est très sportif. Il y en a qui font des pompes, d’autres prennent leur tension. On saute partout, voire même dans le public, d’ailleurs vous allez y avoir droit ce soir.

Students.ch : Et 5 minutes après ?

Shaka Ponk : On crie et on se saute dans les bras. Il y a des étirements, des douches, il y en a qui mangent, d’autres boivent. Il y en a qui dérushent et qui vident les cartes mémoires des caméras, d’autres qui commencent ou qui finissent le montage de la veille… Il y en a qui réparent leurs plaies, qui sont tombés des enceintes en faisant les singes dessus.

Students.ch : Quel conseil donneriez-vous à des jeunes gens qui aimeraient se lancer dans la musique ?


Shaka Ponk : Il faut y aller. Il ne faut pas se poser de questions et il faut en avoir très envie, à partir du moment où il y a l’envie, c’est tout. Il faut également se faire plaisir. Le plus dur je crois, c’est de ne pas se démotiver, surtout au début, parce qu’au début on se prend pas mal de râteaux et de vents dans la gueule, si je peux dire vulgairement, et c’est vraiment le plus dur. Plus que de faire de la musique, de jouer de la guitare, c’est de garder le moral et de se dire : « C’est pas parce qu’ils sont tous contre nous (ce qui est souvent le cas au début) qu’il faut s’arrêter ». Il faut toujours rester dans le plaisir, parce que c’est ça qui te motive. Si tu ne prends plus de plaisir, tu n’as plus aucune raison de continuer.


Fréquence Banane:frequencebanane.ch

Kiwi Magazine:kiwimag.ch

Anaelle et Elina Morf

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