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18. Avril 2014, 00:00 Concert Music Festivals Soirée

Jamie Cullum - Live @ Zermatt Unplugged

Sophia Bischoff - De l'audace. S'il faut qualifier le concert de Jamie Cullum au Zermatt Unplugged édition 2014, c'est ce terme qu'il convient de choisir. Retour sur un concert qu’on n’est pas prêt d’oublier.

Rares sont les artistes qui arrivent à jongler entre finesse harmonique et puissance scénique, tout en dessinant un subtil équilibre entre les deux dimensions. Derrière l’étiquette de crooner jazz qu’on tente d’user comme résumé, Jamie Cullum s’impose depuis ses débuts comme un artiste crossover qui se nourrit de la diversité de son univers musical pour offrir à son public des performances renversantes. A Zermatt, Cullum a servit un set répondant à toutes nos attentes et confirmant nos impressions ; le performer est un des meilleures de sa génération.


C’est sous le Chapiteau du Zermatt Unplugged que Jamie a décliné sa classe emplie du melting pot musical qui fait sa particularité. Prenant au mot le thème débranché du festival, l’artiste a fait son entrée sur scène avec une version pleine d’audace de son titre « Same Thing » (issu de son dernier album, « Momentum ») ; sans micro et uniquement accompagné d’un rythme décliné sur des éléments de scène à l’aide de baguettes de batterie. Dès les premières minutes, l’audience a le souffle coupé. Un silence religieux s’installe et témoigne le respect du public face à l’audace de Cullum. Durant le reste du concert, l’intensité de la musique et de sa performance ne fera qu’évoluer crescendo pour atteindre une apogée finale naturelle.


En live comme sur album, Jamie Cullum prend son vol à partir d’un jazz moderne et traditionnel à la fois. Il l’emporte avec lui vers des contrées pop (« I’m All Over It »), groove (« Get Your Way ») ou rock (avec son excellent mashup de « Gold Digger » et de « Wind Cries Mary »). Il l’emporte également vers son origine avec ses compositions (« What A Difference a Day Makes ») ou des reprises (« Just One Of Those Things »). Le tout parsemé de sa touche british si particulière. Cullum brise les codes de la performance qui se veut cantonnée dans un style. Ses acrobaties sur scène font partie de son ADN, ses blagues également. De petits éléments qui repoussent les limites du sérieux que les concerts de jazz portent comme dénominateur depuis des décennies. Son jazz est classique mais, surtout, éclectique. Il s’aventure en pays de pianoslapping et du beatbox pour un medley improvisé qui revisite des hits de la black music américaine (« Happy », « Frontin’ », « Suit & Tie », « Single Ladies », « XO »). Arrive ensuite le moment de sa plus détonante reprise, « Love For Sale », qu’il interprétera depuis le public et qui lui vaudra sa première standing ovation de la soirée. Exit les effluves jazz, Jamie Cullum a emporté ce standard vers un univers sombre aux arrières goûts de dubstep, empli de groove et de puissance.


A Zermatt, Jamie Cullum a prouvé une fois encore qu’il fait parti des meilleurs musiciens de sa génération. Sa performance est audacieuse par ses choix musicaux et par sa capacité à intégrer les codes de tous les styles qu’il affectionne avec brio. Un régale auditif et visuel qui reflète la qualité du festival qui a accueillit Jamie Cullum cette année.

Photo : © Rob Lewis
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