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10. Juillet 2015, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

Groove moderne @ Montreux Jazz

Sophia Bischoff - Le 9 juillet dernier, le Montreux Jazz Festival a fait la part belle au groove moderne enraciné dans les influences du passé. Retour sur les concerts d’Alabama Shakes et de Paolo Nutini.

Groove d'Alabama. Deux mots qui collent à la peau des américains d’Alabama Shakes. On sent le poids des racines quand on assiste à leur performance scénique. Cette ligne de basse qui fait vibrer, ses accords nonchalants si bien placé. Et cette voix portée par Brittany Howard. Voix si puissante qu'elle pourrait déplacer des montagnes. Voix émouvante, voix soul. Son expression faciale est hors des standards. Exit les codes. Place à l’extériorisation des émotions. Le visage se déforme, se tort. Peut-être une cousine éloignée de l'Ayumi d’Haruki Murakami. On sent l'émotion traverser son être et pousser le corps à bout. La prestance scénique est simple. Nul besoin de plus quand on sert ce groove. On parle de cet autre groove, celui d'autre fois. Celui qui n'appelle pas à la prétention. Celui qui a pour seule vocation de te faire vibrer, de la tête aux pieds. Celui qui allie hier et aujourd’hui. Le résultat ? Une puissance vocale comme on en connaît peu. Un groupe qui groove comme rarement. Le spectre des plus grands de la soul les possède. Une pincée de cordes grattée, « Don’t Wanna Fight No More ». Toujours cette voix si puissante. Paroxysme du groove. On reviendra !


Après Le groove d'Alabama, place à la pop écossaise. Point de miel, on parle de la pop libre. Celle qui se mêle à la soul, à la folk, au groove, aux ancêtres de la Nouvelle-Orléans. Le chef d'orchestre se nomme Paolo Nutini. Il est jeune, beau, il titube. Il pourrait tomber dans tous les clichés du genre. Puis, il ouvre la bouche et balaie les a priori d’une légère caresse. C'est d'une troublante voix rocailleuse qu'il prêche sa création. Paupières closes, sourire d'ange aux lèvres. Il ne fait qu'un avec les influences qu’il ajoute à ses créations. Le résultat est saisissant. Quelque part derrière cette façade pop/folk, il sert un efficace groove de notre époque. Il envoûte sur une version rock et laid-back de son célèbre « Jenny Don’t Be Hasty ». La basse groove, transition sur « New Shoes », également revisité. Audacieux de dénaturer ses titres phares. Le public apprécie. Il séduit avec son émouvante version acoustique de « These Streets ». Le Stravinski devient son chœur. A l’heure des dernières harmonie, il sert une version bouleversante d’ « Iron Sky », le titre le plus puissant de sa discographie. Le Stravinski est conquis. La nuit fuit délicieusement déroutante.

Photos : ©Lionel Flusin // Montreux Jazz Festival 2015

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