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10. Juillet 2016, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

Jamie Cullum live at the Montreux Jazz Festival

Sophia Bischoff - Place aux dérives jazz en ce samedi 9 juillet au Montreux Jazz Festival. Jamie Cullum a rendu un hommage touchant et empli d’énergie sur la scène du Stravinski.

Habitué du Montreux Jazz, Jamie Cullum fait parti des artistes incontournables que les mélomanes et amoureux du Festival se réjouissaient de voir lors de cette édition de jubilé. Et ils n’ont pas été déçus.


« Don’t you know », reprise de Ray Charles. Jamie Cullum ouvre le bal dans la plus grande tradition jazz avant d’opérer subtilement la mutation du genre qu’il affection tant ; « The Same Things » laisse place à un Jamie Cullum percussionniste, énergique, loin du cadre sérieux de certains acteurs du style. Troisième titre, « Get Your Way », et le visage de celui qui ajoute une touche d’attitude rock dans sa performance apparait. Le groove est sexy, l’audace sans retenue. Saut depuis le piano. Le ton est posé. Montreux accueille un Jamie en forme, prêt à fêter le cinquantième à mode Cullum.


Tout au long du concert, l’Anglais oscille entre reprises de standards jazz et interprétation de ses compositions. Cullum en a fait sa marque de fabrique. Lier le passé au présent, sans dénaturer l’héritage, tout en y injectant cette touche de folie qui rafraîchit l’histoire. Son attitude incarne le miroir de sa démarche. Tantôt crooner, tantôt douceur émotive, tantôt acrobate confondant son piano avec un tremplin. La musique, elle, se niche dans les subtilités de la réussite de sa mixité. Jamie Cullum présente la tradition jazz, à l’image de son « Old Devil Moon », les virages pop de notre époque, comme sur son « You And Me Are Gone », et, surtout, illustre l’étendue de son talent quand il allie toutes les influences qui font son essence dans ses mash-up surprenants. Piano-slapping groove, « Drop It Like It’s Hot » (Snoop Dogg feat. Pharrell Williams) est allié à une cuillère de beat-box pour se muer en un « I Took A Pill In Ibiza » (Mike Posner) décomposé. Une décomposition qu’il ne réserve pas uniquement à la masse mainstream de notre époque ; sa reprise du standard jazz « Love For Sale » déroute tant sur disque que sur scène tant la liberté prise la rend méconnaissable.


À mi-parcours, Jamie Cullum pose ses expérimentations contemporaines pour laisser quelques mots d’hommage voler dans le Stravinski. Un hommage touchant, empli d’humour, pour célébrer les cinquante ans du festival qui l’accueille régulièrement depuis 2004. Puis, quelques mots pour Claude Nobs, l’amitié et l’admiration qu’il lui portait. Ovation de l’audience et la musique repart. Les titres s’enchaînent, toujours cette folie devenue sa tradition. L’émotion prend le dessus lorsqu’il aborde « High and Dry », interlude agrémenté de quelques mots à la gloire de Montreux. Puis, une dernière décomposition pour la route ; « Uptown Funk » (Mark Ronson feat. Bruno Mars) version unplugged, où les arrangements profondément groove nous feraient presque penser que ce titre vient d’une autre époque.


À l’heure du rappel, Jamie Cullum apparaît sur scène et accompagne au piano les vocalises du public chantées en son absence. Dans la douceur, il joue avec l’audience, improvise quelques gammes, pour interpréter le standard « What A Difference A Day Made ». Retour à la tradition, comme pour annoncer un voyage qui a offert toutes ses possibilités. Montreux s’en souviendra.

Petit cadeau pour la route : le concert de Jamie Cullum est disponible en intégralité à cette adresse.

Photo credit : ©Lionel Flusin

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