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22. Juillet 2016, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

Paléo III : Tiken Jah Fakoly, Marina Kaye & Jain

Sophia Bischoff - Tradition reggae et révélations pop. Cette troisième journée du Paléo Festival de Nyon a offert fraîcheur et ensoleillement musical à son public.

Le soleil brille timidement, hésite à laisser place à la pluie. Les festivaliers, parés à tout changement d’humeur estival, déambulent sur la Plaine de l’Asse en quête de ces rythmes qui les feront vibrer. Au loin, un air raisonne avec chaleur. En ouverture de cette troisième journée, la Grande Scène fait la part belle au reggae de l’Ivoirien Tiken Jah Fakoly. La foule s’empresse d’aller rejoindre les mesures ensoleillées qui embellissent le lieu. Le musicien, dans sa plus grande classe, propose ses originaux et reprend quelques classiques du genre. Sa proposition suit les traditions du genre et appelle le public a découvrir la réalité de l’Afrique. Les textes de Tiken Jah Fakoly sont brutes de vérités, dénoncent la corruption, la colonisation et l’esclavage qui embrasent ses terres. Paléo (re)découvre cette réalité et, sur les dernières harmonies du moment, reprend en choeur la reprise de « Get up, stand up » de Bob Marley proposé par Tiken Jah Fakoly. Force d’un texte d’autrefois qui résonne toujours sans failles dans le coeur du peuple.


Quelques pas plus loin, alors que l’ombre des paroles de Bob Marley rebondit encore en nous, notre curiosité nous guide jusqu’aux Arches. Place à l’antipode. Exit la prestance de l’incarnation des racines d’une culture ancestrale, exit le dévoilement dénonçant les maltraitances de l’humanité. Place à l’une des révélations de pop françaises de l’année : Marina Kaye. Son titre, « Homeless » squatte les ondes hertziennes depuis plusieurs mois. Une voix grave, qui laisse deviner une certaine puissance, se promène sur des compositions pop teintées de noirceur. Rien d’étonnant, la chanteuse, à peine âgée de 18 ans, a utilisé cet album comme la thérapie de son mal-être. On sent le contrôle constant. Contrôle de technique vocale, pour atteindre les jolies couleurs dévoilées. Contrôle de son être qui nous pousse à nous dire que passé cet état de non-relâche, l’interprétation pourrait être encore plus touchante. Mais au final, elle n’a que 18 ans et le temps de laisser son agréable timbre prendre son envol.


Au Détour, c’est une artiste déjà trop grande pour les lieux est attendue. Scène consacrée aux révélations en devenir, aux musiciens en voie de repousser les limites de la niche les connaissant, le Détour se mue en cocon accueillant un papillon qui a déjà prit son envol : la française Jain. Quinze minutes avant le début programmé de son concert, la foule s’impatiente déjà. Le dôme qui surplombe la scène déborde d’audience. Jain le prouve avant même d’avoir amorcé son premier beat ; elle est bel et bien la révélation attendue du soir. Une expectative qui aurait pu ternir l’impression finale des paléosiens mais qui, au contraire, a poussé l’artiste sur un nuage de réussite. Dès les premières mesures, le Détour tremble sous la fraîcheur et l’originalité des compositions de la toulousaine. Âgée de 24 ans, elle propose un univers coloré, empreint de joie et d’harmonies exotiques. Harmonies qu’elle a récoltées lors de son enfance sur les routes du monde, entre le Congo, Dubaï et sa terre natale. Seule sur scène, elle recrée son univers à l’aide de ses machines. Un univers de fusion des influences, d’énergie et de prouesse musicale. Force de sa performance, elle entraîne le public dans une tempête d’ambiance salvatrice jusqu’à la dernière vibration de ses beats. Arrivée au terme du moment, elle se balade sur le public dans un ballon géant transparent. Apothéose d’énergie qui éblouit le public réuni au Détour. Jain ira loin, c’est certain.


Photo © Paléo / Marc Amiguet / Lionel Flusin / Anne Colliard

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