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16. Novembre 2010, 12:22 Concert Music

Jamie Cullum rend hommage au jazz métissé à l'Arena de Genève

Sophia Bischoff - Jamie Cullum était à l’Arena de Genève dimanche dernier pour un concert qui en a surprit plus d’un. Comme à son habitude, l’anglais a ravit l’audience avec une performance où le jazz a rencontré le hip hop, la pop et le rock, le tout dans une harmonie rarement attei...

Jamie Cullum était à l’Arena de Genève dimanche dernier pour un concert qui en a surprit plus d’un. Comme à son habitude, l’anglais a ravit l’audience avec une performance où le jazz a rencontré le hip hop, la pop et le rock, le tout dans une harmonie rarement atteinte. Les admirateurs de Jamie Cullum vous le dirons, l’anglais aime surprendre et balayer les étiquettes qu’on aime lui coller. Que se soit sur ses derniers albums ou lors de ces concerts, il ne déroge pas à cette coutume. Exit l’image du crooner en costard qui passera deux heures derrière son piano à donner une performance trop fade car essayant en vain de répliquer le talent d’un certain Cole Porter ou d’un Herbie Hancock. Jamie Cullum saisit l’essence du lourd héritage de la musique jazz et lui fait prendre un bain dans la fontaine de jouvence. Le concert donné à l’Arena dimanche dernier suffit comme seule preuve.

La première partie de la soirée était assurée par la franco-sénégalaise Madjo. Seule accompagnée d’une guitare, les jambes et la voix tremblantes, elle arrive d’un pas timide, lâche un bonsoir avant de commencer à chanter. Et soudain, le silence règne dans la salle. Peu importe si l’artiste semble apeurée de jouer dans une aussi grande salle (ce qu’elle nous confirmera d’ailleurs entre deux morceaux), sa voix située quelque part entre le spectre de Tracy Chapman et d’Ayo se marie avec ses mélodies apaisantes et met tout le monde d’accord. On comprend tout de suite son titre de révélation du Paléo Festival de Nyon 2010.

21h, les lumières s’éteignent. Le décor de scène apparaît. Derrière les instruments, les cordes d’un piano se dressent devant l’écran où l’on peut voir la vidéo d’un piano qui explose (pour plus d’information sur la signification de cette image, allez jeter un coup d’œil à l’interview que Jamie Cullum nous a donné avant sa venue à Genève). Le ton est donné, le concert sera tout sauf un concert de jazz classique. La musique est lancée et Jamie Cullum fait son entrée sur le titre « Get your way ». Le beat hip-hop raisonne dans la salle et l’anglais met peu de temps avant de faire le « show ». Au bout de quelques mesures, l’anglais vêtu d’un haut de costard (qu’il ne mettra pas longtemps à échanger pour un simple t-shirt) et de basket bling-bling monte sur le piano et saute dans tout les sens. La suite, c’est un mélange entre ses reprises et compositions jazz (« Twentysomething », « Just one of those things ») et pop (« I’m all over it », « All at sea ») saupoudré de beaucoup d’humour. Jamie Cullum caricature les étiquettes qu’on lui donne en imitant le crooner type. Et, entre deux titres, il nous raconte ses aventures de tournée. On apprendra alors que lors d’une de ses cascades scéniques, il s’est cogné la tête sur le piano et n’a réalisé qu’à la fin du morceau que ses mains et le clavier étaient en sang. Jamie Cullum n’a peur de rien et donne tout sur scène.

Du point de vue musicale, la prise de risque est son credo. N’hésitant pas à remixer les classiques de jazz en y insérant des musiques actuelles, Jamie Cullum insère quelques mesures du titre « F—k you » de Cee-Lo Green dans ses morceaux et allie le tube de Rihanna, « Umbrella », au classique de jazz « Singin in the rain ». Certains rateront l’exercice mais pas lui (pour vous faire une idée c’est par ici). Sur sa version du désormais célèbre « Don’t Stop the Music », Jamie Cullum beat-box, slap et imite le scratch des platines d’un DJ fictif qui remixerait sa performance.
L’émotion fait également partie des concerts de l’anglais. On remarquera d’ailleurs l’émotion qui a saisi toute la salle quand Jamie Cullum a pianoté les premières mesures de « If I ruled the world » ou encore « All at sea ».

Lorsque l’heure des derniers titres a sonné, Cullum et son groupe se sont rassemblés au bord de la scène. D’une phrase piquante, il annonce un moment destiné à prouver que la télé-réalité ne vaut pas la vraie musique. Exit câbles et autres amplificateurs, les musiciens ont utilisé la seule force de leur instrument et d’un micro (pour quatre musiciens) pour accompagner la voix de Jamie Cullum, chantant a capella le classique « Caravan ». Puis, l’anglais retourne derrière son piano pour se lancer dans se qui semble être le final de la soirée, « High & Dry ». Après avoir recommencé le titre une deuxième fois car il n’était pas convaincu de sa première version, le moment le plus émouvant du concert se produit. Comme il a souvent l’habitude de faire, l’artiste sépare l’audience en trois parties et leur apprend à chacune une mélodie. C’est alors que le public se transforme en immense chœur soutenant la performance d’un Jamie Cullum manifestement ému. Le titre se termine, le public en redemande et l’anglais, alors qu’il s’apprête à quitter la salle, court vers sont piano pour jouer « Mixtape ». La fin du morceau arrive, le groupe quitte la scène. Le publique se met alors spontanément à fredonner les chœurs apprit pour « High & Dry ». Cullum réapparait et termine sur une performance décoiffante de sa reprise du « Wind Cries Mary » de Jimi Hendrix avant d’offrir une dernière once d’émotion sur « Gran Torino », titre issu de la bande-son du film du même titre.

On ne retiendra qu’une seule chose de ce concert ; seul Jamie Cullum est capable de commencer un concert sur du hip-hop pour passer à un jazz saupoudré de pop et de R&B et terminer sur deux titre à l’opposé de son image de crooner jazzy.

Et parce qu'on est sympa, on vous a déniché un extrait de «High & Dry »

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