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1. Mars 2011, 14:47 FREE! - Background Interview

«Teen Mum» – La grossesse non planifiée

students Redaktion - Un moment de passion. Parfois parfait et dans les règles, parfois doté de prise de risque ou d’accidents. Quelques temps plus tard, le doute et la peur de la grossesse s’installe. S’il est assez tôt, il y a toujours l’alternative de la pilule du lendemain.

Malheureusement, il est parfois trop tard ; la grossesse est confirmée. Que faire ? Quelles sont les questions, les problèmes récurrents ? Nous en avons discuté avec la Dr. Adeline Quach-Chauvy, médecin responsable de la consultation de santé sexuelle – planning familial Profa, dans le canton de Vaud.

Students.ch: Est-ce que la grossesse non-intentionnelle à un jeune âge est un problème commun?
Dr. Adeline Quach-Chauvy: Les grossesses de jeunes filles de moins de 16 ans, par exemple, sont quelque chose de relativement rare (en Suisse, en 2009 : 137 interruptions de grossesse chez des jeunes filles de moins de 16 ans). Comparé au nombre d’interruptions de grossesse qui se font en Suisse chaque année (10’273), c’est une petite proportion.

Pourquoi les filles concernées sont-elles devenues enceintes?
Il peut y avoir les mêmes raisons qu’à tout âge ; une contraception mal comprise, mal utilisée, des actes manqués, des facteurs propres à la personne, à sa vie. Ou des raisons peut-être plus spécifiques aux personnes très jeunes qui seraient de l’ordre de la méconnaissance ou parfois d’une certaine naïveté : une très jeune fille faisant confiance à un garçon plus âgé, qui lui assure qu’il maitrise la situation alors qu’il ne fait que l’exposer à des risques plus élevés. Il y a aussi la malchance. Il y a des couples qui utilisent très bien la contraception mais qui tombent dans le petit pourcentage d’échec. Et aussi l’inexpérience au début de la vie sexuelle. Il y a aussi le fait que certaines jeunes ignorent qu’en cas d’oubli de préservatif ou de rapport sexuel insuffisamment protégé pour tout autre raison, elles ont encore la possibilité de prendre la contraception d’urgence (communément appelée pilule du lendemain), dans les 72 heures ; celle-ci est accessible directement en pharmacie, chez le médecin ou dans un centre de santé sexuelle – planning familial.

Quelles sont les questions que ces personnes vous posent, et les leurs craintes?
Souvent elles sont très émues par ce qui leur arrive. Cela soulève beaucoup d’émotions, de panique parfois, d’appréhension par rapport à la réaction de leurs parents. Ensuite, se pose la question de ce qu’elles vont faire. Dans un centre de santé sexuelle - planning familial comme le nôtre, on va les accompagner, souvent en les rencontrant plusieurs fois avec plusieurs entretiens. On essaie aussi de voir le partenaire, et, si elles l’acceptent, leurs parents, la famillie, ou un autre adulte proche, pour arriver à aider la jeune femme à prendre une décision. Cela peut demander plusieurs rendez-vous. Cela dépend des cas, certaines sont d’emblée déterminées et d’autres ont besoin de plus de temps.
Par rapport à leurs craintes, il y a aussi le fait qu’elles ne savent en général pas comment se passe une interruption de grossesse. Notre rôle est donc aussi de les informer sur cette option, des différentes manières de la faire : la méthode médicamenteuse et la méthode chirurgicale.

A l’aide, je pourrais être enceinte! Que faire?
Faire le test, de préférence chez son médecin ou dans un centre de planning familial ! Confirmer ou infirmer la grossesse. Et venir en parler, ne pas rester seule avec ses questions. Si c’est une fausse alerte, profiter d’envisager une contraception fiable.

En Suisse, certaines mamans jeunes mènent à terme leur grossesse. Quels sont les problèmes des mères adolescentes?
L’une des questions qui se posent est celle de savoir comment vont se passer la grossesse et la période du post-partum alors qu’elles n’ont peut-être pas fini leur scolarité ou leur formation ; quelles seront les interférences entre ces évènements imprévus et leur formation professionnelle. Certaines sont en plein apprentissage, par exemple. Notre service de conseil en périnatalité va pouvoir les accompagner en leur ouvrant les yeux sur les questions, les difficultés qui se posent et les aider par exemple à gérer au mieux le budget qu’elles devront tenir. Toujours dans l’exemple d’une jeune apprentie, il s’agira d’aller voir le maitre d’apprentissage, voir comment on peut s’arranger, si elle perdra une année ou prendra juste quelques mois de pause etc. Il faudra aussi voir comment se passera la période d’après l’arrivée du bébé ; quand reprendront-elles leurs études ? Sur quelles ressources familiales ou de l’entourage plus large peut-elle compter ? Comment se passera la garde du bébé ? Et toutes les questions financières qui vont avec.

Est-ce que ces filles ou leurs compagnons peuvent demander une aide financière ? Si oui, où?
Dans le cadre de l’interruption de grossesse, tout d’abord. Cette dernière est prise en charge par l’assurance de maladie de base. Au début 2010, il y a eu le lancement d’une initiative sur la question de la prise en charge par la caisse maladie de l’interruption de grossesse. Si l’IG n’était plus couverte par l’assurance maladie, cela aurait de graves conséquences. Dans la situation actuelle, la plupart du temps, la jeune fille fait marcher son assurance. Il y a cependant des cas où les jeunes ne veulent ou ne peuvent pas faire marcher leur assurance, en général quand elles ne peuvent parler de ce qui leur arrive à leurs parents et que ce sont eux qui gèrent l’assurance. Dans ces cas, soit elles s’adressent directement à leur assurance maladie pour qu’elle transmette les courriers relatifs à l’interruption de grossesse à une autre adresse, soit elles s’engagent à assumer elles-mêmes les frais, si possible en les partageant avec leur copain, et en convenant d’un arrangements pour paiement échelonné. Dans tous les cas, nous sommes là pour les soutenir et les aider à envisager la meilleure solution.
Prenons maintenant le cas des jeunes qui ont décidé de garder la grossesse sans pour autant avoir de revenus suffisants pour vivre et qui ne peuvent pas obtenir d’aide financière de leurs parents. Là, on va tout d’abord, et cela avant qu’ils décident ou non de garder la grossesse, leur montrer quel est le budget de jeunes parents. Il faut qu’ils fassent leur choix en connaissance de cause. On tient également à rencontrer le futur père pour qu’il se rende compte que même dans l’hypothèse où il se séparerait de la mère, il a des obligations légales vis-à-vis de l’enfant. On leur donne aussi des adresses comme SOS Futur Mère, qui est un organisme qui peut intervenir financièrement ou matériellement. On leur conseille également de rencontrer une de nos assistantes sociales qui les aidera à établir au mieux un budget, qui leur donnera une liste d’adresses où elles pourront trouver du matériel moins cher.

Quelque soit l’issu – qu’une grossesse soit confirmée ou infirmée – la situation doit surtout servir de sonnette d’alarme pour une protection plus efficace, pour une plus grande connaissance des possibilités qui s’offrent à nous dans de tels cas. En bref, ce type d’accident doit nous rappeler que nous ne sommes à l’abri d’aucun imprévu, que des milliers de femmes se sont battues pour que nous ayons des moyens de protection efficaces et légaux. Alors faisons en usage et agissons en toute sécurité !

Quelques adresses et sites à consulter :

www.plan-s.ch
www.isis-info.ch
www.profa.ch
www.umsa.ch
http://planning-familial.hug-ge.ch
www.sipe-vs.ch
www.planning-familial-ne.ch
http://admin.fr.ch/spfis/fr/pub/index.cfm
www.ciao.ch

Interview: Sophia Bischoff

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