Rechercher le magasin

Derniers blogs

18. Avril 2011, 11:02 CD / Vinyl Music

Ayo - « Billie-Eve »

Sophia Bischoff - «Billie-Eve». Un doux jeu de mot. Le prénom de sa fille. Mais pas seulement. « Billie-Eve ». Believe. Croire. L’espoir. Quel espoir? Peut-être celui de réussir son évolution. « Billie-Eve », le nom du troisième album d’Ayo, paru en mars dernier, qui marque un virage sonore dans son horizon musical.

En 2006, Ayo apparaît dans le microconsmosme musicale avec son premier album, « Joyful ». Savant mélange de folk et de reggae, l’opus dévoile une artiste métissée (née en Allemagne, son père est originaire du Nigeria et sa mère est une tzigane roumaine). Loin des clichés de l’artiste torturée, Ayo parle avec sincérité de son passé tumultueux. Le pubic reçoit agréablement cette chanteuse à la voix d’une douceur contre-balançant la dureté des faits qu’elle relate dans certains de ses titres. Ayo, avec sa guitare et ses chansons tantôt reggae, tantôt folk, retente l’expérience en 2008 avec « Gravity at Last ». Cet album, suivant le même cocktail musical que le précédent, permet à la chanteuse de marquer encore plus sa marque dans les oreilles du public. Trois ans plus tard, le moment de la sortie de son troisième album est arrivé. Moment quelques peu décisif, puisque qu’après deux succès commerciales, Ayo aurait pu restée cantonnée dans son univers musical au risque de lasser certains auditeurs. Mais, le talent d’un artiste se mesure aussi à sa capacité à évoluer. « Billie-Eve », marque l’évolution de Ayo.
De « Billie-Eve », on retiendra donc ce son qui, sans être très éloigné de ce à quoi elle nous a habitué, détonne quelque peu dans sa discographie. Un son plus dur, plus rock qui ne perd néanmoins pas la touche de douceur des compositions d’Ayo. Sa voix, d’habitude si calme et paisible, s’aventure désormais dans son côté sombre, n’hésitant pas à donner du coffre quand il le faut. Pour illustrer cette évolution, il suffit de jeter une oreille à « I’m Gonna Dance » ou à l’excellent « How Many People ? ». Ce dernier ouvre l’album et constitue un réel cocktail des ingrédients de l’univers d’Ayo. Les premières mesures de piano, prennent petit à petit une allure reggae pour terminer sur ce son plus électrique qui fait son apparition sur cet album.
Fidèle à ce qui a fait son succès, Ayo ne manque pas de nous offrir de belles balades folk/reggae. Mais, ici encore, elle n’hésite pas à ajouter une touche plus électrique à ses compositions. Sur « Black Spoon » – qui est sans doutes le titre le plus poignant de l’album –, Ayo mêle ce son plus dur à sa ballade. Mélange qui se prête à merveille au thème du titre, à savoir l’addiction de sa mère à la drogue.
Mais ne vous y méprenez pas, la légèreté est aussi présente sur cette album. Au détour de « Flowers », vous trouverez des touches blues et soul, vous vous surprendrez à danser sur « We’ve Got To » et l’interrogation d’Ayo sur l’incapacité des êtres humains à partager leur tristesse. Sur « Real Love » et « I Can’t », vous aurez le sentiment d’écouter de vieilles compositions de l’artiste alors que « Believe » et le slam de Saul Williams vous ouvrira la perspective d’une autre voie qu’Ayo pourrait emprunter.

Ce son électrique que l’on peut entendre sur cet album, Ayo affirme, dans une interview pour l’émission Taratata, l’avoir obtenu grâce à une guitare qu’elle aurait voulu appeler Billie-Eve, comme sa fille, mais qu’elle a finalement appelée Billie-Jean. Coïncidence ou non, « Billie-Eve » se termine sur une reprise des Jackson Five. Ayo fini l’exposition musicale d’une évolution réussie par un « I Want You Back » où l’on sera surpris par la ressemblance de sa voix à celle du Roi de la Pop.

Commentaires
Login