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23. Juillet 2011, 00:00 Festivals Interview

Interview Professor Wouassa au Paléo

Sophia Bischoff - Quelques heures avant leur concert au Paléo, students.ch a rencontré Gilles, du groupe Professor Wouassa, pour une petite discussion au milieu de la plaine de l’Asse.

Students.ch : Expliques nous d'où vient le nom du groupe
Gilles : Parfois, dans ta boite aux lettres, tu peux trouver des cartes de visites de marabouts africains qui te promettent amour et fortune éternel. Il y en avait un qui s’appelait Professor Wouassa. Ça nous a fait rire. C’est un peu des imposteurs. C’est une manière pour nous de prendre de la distance par rapport au statut de blanc qui joue de la musique africaine.

Students.ch : Aller dans le côté dérisoire ?
Gilles : Notre musique n’est pas dérisoire, mais l’image un peu. C’est une manière un peu drôle de voir les choses. Il y a sept ans, on se posait plus la question de l’identité. On se demandait si on pouvait jouer cette musique là alors qu’on ne vient pas de là-bas. Aujourd’hui on se pose moins la question. Avec internet, la mondialisation, tout le monde a accès à la culture des différents pays du monde. Les mélanges se font plus facilement. Au début, on se demandait vraiment comment les africains allaient réagir par rapport à notre musique.

Students.ch : Cela rejoint la prochaine question. Qu’est-ce qui pousse des lausannois à aller dans ces territoires musicaux qui sont plutôt atypique pour notre pays ?
Gilles : Oui tout à fait. On a toujours été attirés par les sonorités africaines. C’est quelque chose de particulier. Une façon différente de sentir le rythme, c’est beaucoup sur la transe, c’est des grooves qui durent longtemps. Cela nous plaisait beaucoup. En même temps, on vient du funk, du jazz. Dans l’afrobeat, on retrouve le mélange de tout ça, de musique africaine, de funk de jazz. On retrouve un peu les rythmiques de James Brown. On les redécouvrait à la sauce Fela !

Students.ch : Vous venez de sortir un nouvel album, "Dangerous Koko". Parles nous un peu de sa conception
Gilles : Cela prend du temps. On compose tout en répétition. On ce voit une à deux fois par semaine pour jamer. On improvise, on trouve une partie. La semaine suivante on trouve une deuxième partie. Après, on donne les enregistrements au saxophoniste qui fait les arrangements de cuivre. Cela prend vraiment beaucoup de temps. Pour ce disque, au niveau des voix, on a été chercher celles qui nous faisaient rêver. On a des voix qui viennent de New York, du Sénégal, de France. C’est encore une longue démarche de contacter ces gens, leur envoyer le morceau sur lequel on a envie de les entendre. Il faut qu’ils acceptent, qu’ils nous renvoient ce que eux ont fait. Parfois cela ne correspondait pas à ce que l’on imaginait. Il fallait donc beaucoup de temps avant d’arriver au bout. C’est un long processus mais pour finir on est très content du résultat.

Students.ch : Comme vous venez de Lausanne, je pense que vous êtes des habitués du festival ?
Gilles : C’est claire !

Students.ch : Qu’est-ce que ça vous fait de jouer ici ?
Gilles : C’est mythique ! Je crois que c’est clair. On a fait des scènes plus grandes que le détour. Le Cully Jazz, Festineuch’ et Balélec par exemple. Mais voilà, le paléo c’est mythique. C’est un des plus gros festival de Suisse. C’est quelque chose d’énorme et c’est profitable pour nous au niveau de la visibilité. C’est vraiment chouette.

Students.ch : Est-ce que vous avez une approche différente de la scène au Paléo par rapport aux autres endroits où vous avez pu jouer ?
Gilles : On a plus la pression ! En même temps, cela va nous donner deux fois plus d’énergie.

Students.ch : Dans quatre ans sur la grande scène alors ? Les artistes commencent en général au détour pour aller au club tent et au chapiteau et finissent sur la grande scène…
Gilles : Peut-être ! On espère.

Students.ch : Vu que vous êtes des habitués, vous avez certainement déjà connu le Paléo sous la pluie. Est-ce que vous avez des conseils pour les festivaliers novices ?
Gilles : L’outil le plus utile c’est les bottes ! Mais je crois qu’il y a pénurie en ce moment. J’ai dû aller acheter les miennes à Vevey aujourd’hui et il ne restait plus que trois paires. J’ai été obligé de prendre celles avec comme motif une fausse peau de serpent. C’était la seule à moins pointure. Mais avec des bottes et un bon anorak ça devrait le faire pour la soirée !

Students.ch : On verra tes bottes sur scène alors ?
Gilles : Non, je serais caché derrière ma batterie !

Students.ch : Quels sont vos futurs projets ?
Gilles : Le prochain projet est de faire un vinyl avec quatre nouveaux titres qu’on est entrain de terminer. Je pense que cela sortira d’ici 2012. Ensuite, on verra pour un deuxième album

Students.ch : On arrive à la fin de l’interview. Merci pour ton temps !
Gilles : Merci à vous !
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