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22. Octobre 2011, 19:03 Concert Music students.ch Interview Soirée

Tea Time avec Fredrika Stahl

Sophia Bischoff - Quelques heures avant son showcase en duo à l’Alhambra, Fredrika Stahl, chanteuse pop/jazz suédoise, a pris le thé avec students.ch.

Students.ch : Environ une année après la sortie de « Sweep Me Away » et avec le recul que tu as pu prendre, est-ce qu’il y a des choses que tu aurais aimé changer ou au contraire certains aspects dont tu doutais qui prennent maintenant tout leur sens ?
Fredrika Stahl : Mmmh. C’est dur comme question parce que finalement je n’écoute pas mon album. Je le joue. Donc j’imagine que les choses que j’ai voulu changer, on les a changé au fur et à mesure dans le live. Après c’est vrai que les morceaux sur scène ne sont pas toujours pareil non plus. Mais je n’ai pas trop réécouté le CD. Après je sais qu’avec le recul on découvre toujours des choses auxquelles on avait pas fait attention sur le moment parce que c’est vrai que quand on passe deux-trois mois dessus, même plus en comptant le temps d’écriture, on devient un peu aveugle par rapport à certaines choses. Mais il n’y a rien de grave que je regrette. Après je sais que pour la prochaine fois, il y a des choses que j’aimerai faire différemment.

Students.ch : Comme quoi ?
Fredrika Stahl : Peut-être renforcer certains traits de caractère qui ressortent plus sur scène ou sur mes toutes premières maquettes. Il y a des fois où je me dis que cela aurait pu être plus « rough » finalement.

Students.ch : J’ai lu dans des interview que tu avais écrite seule les maquettes de « Sweep Me Away » et leur arrangements, contrairement aux deux premiers albums où tu demandais à des musiciens de jazz de faire les arrangements. Avec le recul, quelle méthode te convient le mieux ?
Fredrika Stahl : Je n’ai pas écris les arrangements de cordes et de cuivres mais par contre c’est vrai que j’ai fais les maquettes où je crée vraiment l’atmosphère de la chanson dès le début. Ça, ça me plait plus parce que j’arrive mieux à le faire qu’au début. Au début, c’est vrai que j’avais besoin d’être plus entourée. Après on choisi les personnes avec qui on a envie de s’entourer. Aujourd’hui, je me sens plus autonome. Mais cela ne veut pas dire que je n’ai pas envie de laisser la place à quelqu’un d’autre non plus. Il y a de supers producteurs qui peuvent apporter de très bonnes choses à ton album et pour cela il faut pouvoir laisser un peu de place aux autres. Mais il est vrai que je deviens de plus en plus autonome et que mes maquettes deviennent de plus en plus évoluées.

Students.ch : « Sweep Me Away » est musicalement loin de ton premier album. « Tributaries » semble, lui, faire le pont entre les deux. Était-ce une évolution que tu avais prévu ?
Fredrika Stahl : Non, le but pour moi, quand je fais de la musique, c’est de faire ce qui est juste sur le moment, de faire quelque chose de ressenti. Quand j’ai fait mon premier album, j’étais plus dans le jazz que je ne le suis maintenant. Au fur et à mesure que j’ai évolué, ma musique a évolué. Cela ne veut pas dire que ce que je fais maintenant est forcément mieux que ce que je faisais avant. On change tout le temps, on apprend de nouvelles choses tout le temps. Il est donc normal que la musique change. Je sais, par exemple, que mon quatrième album ne sonnera pas de la même manière que le troisième.

Students.ch : Comment fais-tu pour trouver un bon équilibre musical entre les deux axes musicaux de ton répertoire, le jazz et la pop ?
Fredrika Stahl : Je suis très à l’aise avec mes musiciens car ce sont des musiciens qui jouent vraiment de tous les styles. Après, je pense qu’il ne faut pas trop se poser la question et faire ce qui sert vraiment le morceau. Si un morceau rend mieux en le jouant plus ou moins jazz ou pop ou rock, il faut le faire comme cela. J’essaie vraiment de pas trop me prendre la tête par rapport à ça, sinon on ne s’en sort pas. Il y a beaucoup d’influence dans la musique et il y en a toujours eu. Après il est vrai que je remarque au fur et à mesure, dans mon écriture, que ça se précise un petit peu, qu’il y a des choses qui reviennent plus, avec lesquelles je m’identifie plus. Ça je crois que c’est naturel aussi par rapport au fait que je vieillis. Quand j’ai fait mon premier album, j’avais 19 ans. Forcément, je ne vais pas écrire et composer la même chose qu’à 27 ans. J’espère que dans 5 ou 10 ans je ne ferais pas la même chose qu’aujourd’hui.

Students.ch : C’est aussi un point étonnant parce qu’à 19 ans tu as écris un album de jazz très mature et aujourd’hui tu fais un album pop. Tu as fais l’inverse de l’ordre ordinaire des choses.
Fredrika Stahl : Oui, j’ai fais tout à l’envers (rires)

Students.ch : J’étais présente lors de ton dernier concert à Genève (au Chat Noir) il y a quelques mois, et une des choses qui m’a frappée, c’est que tu sembles toujours être dans le contrôle de toi-même. Il y a une certaine retenue qui semble être un moyen de viser la perfection...est-ce que tu peux expliquer ceci ?

Fredrika Stahl : Ce n’est pas quelque chose que je veux, mais c’est quelque chose que je fais malgré moi. Ça dépend de concert en concert. Parfois les gens sont près, loin. Ils peuvent être assis, débout. Si je pouvais choisir, je serais moins « control freak » que je ne le suis, car ce n’est pas du tout quelque chose de positif. C’est bien dans le travail parce que cela veut dire qu’on veut bien faire et qu’on avance. Mais ce n’est pas sur scène qu’il faut penser à cela.


Students.ch : Tu fais partie des musiciens qui ramènent des répertoires jazz et soul sur le devant de la scène. Est-ce que tu as une explication à la réponse positive du public face à ce retour ?
Fredrika Stahl : Je ne sais pas...Il y a beaucoup de nouvelles musiques très bonnes mais je pense que les gens sont fatigués d’entendre tout et n’importe quoi. Parfois on se demande vraiment si certaines personnes sont là pour faire de la musique ou autre chose. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de bonne musique aujourd’hui mais je crois qu’on ne peut pas faire avaler aux gens n’importe quoi. C’est-à-dire qu’il y a un moment, si une chanson est bonne et qu’elle l’était il y a 50 ans, elle le sera aujourd’hui. Les gens vont forcément être attiré par cette musique. Après, le temps fait un tri naturel ; ce qui était mauvais est oublié et ce qui était bon reste.

Students.ch : Quels sont les artistes avec qui tu aimerais collaborer ?
Fredrika Stahl : Il y en a pleins. De tout les styles d’ailleurs. En ce moment, j’écoute beaucoup de musique scandinave. Je ne sais pas pourquoi....En ce moment, il y a deux artistes que j’aime beaucoup : Ane Brun et Jennie Abrahamson. J’aime beaucoup ce qu’elles font. Sinon ce qui m’intéresse ce sont des musiques qui sont très loin de ce que je fais. J’ai fais beaucoup de jazz mais j’aimerai bien travailler sur des projets plus rock ou hip hop. Peu importe, je suis ouverte.

Students.ch : Pour terminer, quels sont tes futurs projets ?
Fredrika Stahl : Là je suis en fin de tournée, j’ai commencé à écrire sur le prochain album. Ça c’est mon plus gros projet en ce moment. Je participe également à un opéra, en tant que chanteuse. C’est une production du théâtre du Chatelet à Paris et c’est une version Pop/Rock d’un autre opéra. Ça va être assez différent et très intéressant puisque c’est musicalement très différent de ce que j’ai fait au paravent.

Students.ch : As-tu une petite idée de la couleur que va prendre ton prochain album ?
Fredrika Stahl : J’ai une petite idée mais je n’ai pas encore assez avancé dessus pour pouvoir l’annoncer. Il faut que j’écrive plus avant d’en parler.

Students.ch : C’était la dernière question. Merci beaucoup
Fredrika Stahl : De rien, merci à toi.

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