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15. Juillet 2012, 00:00 Concert Music Festivals

Tombé de rideau du 46ème Montreux Jazz Festival

Sophia Bischoff - Place aux têtes montantes de la scène musicale féminine pour la dernière soirée de la 46ème édition du Montreux Jazz Festival. Retour sur les concerts de Kimbra, Emeli Sandé et Janelle Monaé.

Voilà près de deux semaines que Students.ch vous délivre les émotions et ambiances qui règnent à Montreux. Là où le jazz s’entremêle au blues et autres sonorités rock et électro, le festival a pris le pari de mettre un point final à sa 46ème édition en accueillant, tout d’abord, Kimbra. La néo-zélandaise, connue du grand public pour sa participation au titre « Somebody that I used to know » aux côtés de Gotye, a surpris le public du Miles Davis Hall en offrant une performance haute en couleur. Vêtue d’une robe spatiale et accompagnée de musiciens au look détonnant (on ne citera, pour l’exemple, que la coupe de cheveux à la mode nineties du Prince de Bel-Air), le groupe n’en a pas pour autant négligé la qualité musicale de leur performance. Son répertoire, oscillant entre soul, jazz et rock alternatif, a été embellit par le grain de folie de la chanteuse et son remarquable vibrato. Elle expose son répertoire d’une facilité détonante et n’hésite pas à donner un coup de lifting aux accents rock à du Nina Simone.

En deuxième partie de soirée, la nouvelle sensation pop/soul de la scène britannique, Emeli Sandé, est venue présenter son premier album, « Our Version Of Events », à Montreux. Souvenez-vous, on vous avait décrit le voyage cosmique entre beat hip-hop, sonorités électro et la voix soul de l’artiste. L’album étant délicieux, le passage sur scène était attendu et redouté à la fois. On ne se posait qu’une question : « Emeli Sandé réussirait-elle à passer le pas entre le géni sur disque et celui sur scène ? ». Son concert au Montreux Jazz Festival nous a donné une réponse positive. Introduite sur scène par Claude Nobs et ses deux chiens, Cookie et Kikoo, qui en a profité pour remercier le public pour sa fidélité et ses collaborateurs pour son travail, Emeli Sandé a fait son entrée sur scène devant une foule conquise d’avance. Les premières notes de « Heaven » retentissent et, même si la puissance du beat électro du morceau (et des suivants) ne transparait pas sur scène, l’écossaise prouve qu’elle n’a pas volé son succès. Elle reprend « Every Teardrop is a Waterfall » de Coldplay et s’approprie le titre avec une facilité déconcertante. Artiste complète, elle n’hésite pas à bousculer son public en changeant totalement les arrangements de ses morceaux. Ainsi, « Suitecase » devient une exploration basse/voix et « Breaking the Law » sort du registre guitare/voix. Elle emporte également « Where I Sleep » dans un univers reggae que l’album ne connaît pas et enchaine avec un medley de Bob Marley. Emeli aime montrer ses influences lors de ses concerts. Elle présente un nouveau titre, « Wonder », et prend aux tripes lorsqu’elle s’attaque à la plus belle pièce de son album « Read All About It (Pt. III) ». « Next to me » annonce la fin. Emeli Sandé a prouvé que la scène n’est pas un problème pour elle. Sa puissance vocale et l’émotion qu’elle transmet a offert au public du Miles Davis Hall une heure de frissons.

Après ce concert placé sous le signe de l’émotion, le Montreux Jazz Festival a accueillit une des artistes préférées de Prince pour mettre un point final à sa 46ème édition ; Janelle Monae. Attachez vos ceintures, assister à une performance de la musicienne n’est pas de tout repos. Un chauffeur de salle au chapeau haute forme apparaît sur scène. Dans la tradition des spectacles de cabaret burlesque, il fait monter la tension et le mystère. Les lumières s’éteignent. La musique commence. Janelle Monae apparaît sous une cape noire. Le ton est donné, vous n’assisterez pas à un simple concert mais à une performance d’un personnage aux caractères contradictoires. L’artiste distille l’émotion de sa voix avec facilité alors qu’elle se cache derrière cette façade qu’elle porte lorsqu’elle est sur scène. La section cuivre et la section corde donne un corps sans faille à la musique. Pendant tout son concert, Janelle reprend son répertoire, les Jackson Five, swing et offre une performance vocale de haute qualité. En somme, elle laisse son public sans voix. La fin du concert approche et Monaé se met à réaliser une toile. Un fond jaune sur lequel une femme de dos teintée de vert, orange et bleu se tient. En travers, on peut lire « God is Love ». Elle offrira son œuvre au spectateur désigné par le public comme celui portant le plus beau smoking et finira son set dans une explosion d’énergie.

Le Miles Davis Hall ferme ses portes mais la 46ème édition du Montreux Jazz n’a pas dit son dernier mot ; les jam sessions ont continué jusqu’au petit matin, offrant la possibilité à tout les musiciens présents d’exprimer les émotions que le festival leur a fait ressentir durant deux semaines de folies. Pour la suite, rendez-vous l’année prochaine du 5 au 20 juillet 2013 pour la 47ème édition du Montreux Jazz Festival.

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