Rechercher le magasin

Derniers blogs

31. Octobre 2013, 00:00 Concert Music

Jay-Z @ Hallenstadion

Sophia Bischoff - Le 20 octobre dernier, Jay-Z a prouvé au public suisse présent au Hallenstadion que sa suprématie n’était pas qu’illusion médiatique. Retour sur un show à l’américaine fait dans les règles de l’art.

Inutile de vous convaincre avec une ribambelles d’arguments descriptifs et pompeux, la réputation de Jay-Z suffit à poser l’image de l’attente ; foule entassée contre des barrières observant une scène vide et hurlant d’impatience à chaque esquisse de mouvement. La réputation du rap prévoyait des heures de retard et un énervement progressif du public mais, une fois n’est pas coutume, les planches du Hallenstadion ont accueillit un roi ponctuel. Bonne surprise, certes, mais également un avant-goût de ce qui a suivit : une performance quasiment calculée au millimètre prêt.


Même si s’attendre au contraire fait preuve d’une naïveté sans fin, on aurait quand-même apprécié que le show respire un peu plus la liberté. Loin d’affirmer que l’ennui s’est emparé de nous, on a ressenti le spectre d’un nombre trop élevé de règles à suivre. On aurait peut-être même claqué la porte devant le roi si le professionnalisme américain n’avait pas effacé les minimes particules de négativité qui perturbent notre mémoire. Les règles ternissent parfois la soirée, mais elles permettent également au spectateur de vivre plus qu’un concert ; une expérience visuelle et sonore. C’est exactement ce que Jay-Z a offert à son public suisse. Jeu de lumières carré illuminant chaque détails cachés et écrans géants projetant la continuité visuelle de l’univers de « Magna Carta Holy Grail », le dernier album de Jigga, ont poussé à la satisfaction du public.


L’effluve musicale de la soirée a surpris un public pourtant déjà convaincu d’avance : Jay-Z, en bon titulaire du trône hiphop, a traversé sa discographie avec la simplicité qu’on lui connaît. Point d’extravagance de style ou de gestuelle, Jigga manie l’art du verbe et de la performance comme peu d’acteurs du milieu savent le faire. Sa musique, reflet d’une génération prônant un hiphop autant accessible que de qualité, séduit l’audience dès les premières mesures. Rien d’étonnant lorsqu’on est face à un set constitué à grande majorité de classiques urbains. Très discret dans ses interactions avec le public, Jay ne s’étale pas en parole. Cela même quand le moment d’abandonner la scène au profit de Timbaland arrive. Quelques passe-passe d’humain-instrument faisant vibrer la salle au rythme des hits du producteurs, Jay-Z récupère les clés des lieux et fini son show en faisant monter la tension comme il se doit. A quelques minutes de la fin, Jigga prend le temps de remercier ses fans en décrivant ceux qu’il voit dans la foule. Il en fallait moins pour rendre le public encore plus fou. « Empire State Of Mind » (dernier tube de la star) retentit et annonce la fin du voyage dans l’univers du show à l’américaine de Jay.


Au final, Jay-Z a emporté la foule dans son cosmos hiphopistique en suivant les règles de l’art du show à l’américaine. L’improvisation a fait place à la folie des grandeurs d’outre-Atlantique pour le plus grand plaisir d’un public qui ne s’attendait pas à autre chose. A revoir !
Commentaires
Login