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19. Juillet 2018, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

Ibeyi x Paléo 2018

Sophia Bischoff - Jeudi 19 juillet, la scène des Arches du Paléo Festival s’est transformée en lieu de communion aux rythmes ancestraux guidé par les harmonies d’Ibeyi.

À l’aube de la naissance du sommeil du soleil brûlant de ce jeudi de juillet, la magie du moment est provoquée par les créations des soeurs jumelles d’Ibeyi. Un duo d’exception aux multiples racines qu’elles ont réussies à dompter et à porter vers la fraîcheur contemporaine. Et c’est dire si leur héritage est encré au loin. De leur mère, les puisent la force des effluves franco-vénézuéliennes. De leur père, c’est de la force d’une histoire qu’elle se nourrisse. Celle des ancêtres victimes d’esclavages, celle d’une virtuosité musicale cubaine dont il était l’une des pierres angulaires. Car, plus qu’une influence, leur père n’est d’autre qu’Anga Díaz, l’un des plus brillants percussionnistes de son époque qui a officié, entre autre, avec le Bueno Vista Social Club. De cette mixité de cultures, Ibeyi puise la beauté des sons, des harmonies mystiques pour les porter vers une électro-pop d’aujourd’hui. Le résultat ? Des créations qui semblent avoir traversées les âges pour porter les messages ancestraux de vieux sages à l’aube d’une époque qui a tendance à se déraciner de la force de la terre.



C’est à travers les harmonies vocales d’Ibeyi que ces messages se transmettent. Sans prévenir, l’alliance musicale des jumelles transperce l’âme de l’auditeur pour y déposer une graine d’apaisement. La voix unie d’Ibeyi se canalise d’un ailleurs salvateur, de racines si lointaines qu’il est parfois difficile de saisir toute sa force. On ne peut que ressentir la puissance du message, des vibrations, des verbes tantôt évoqués en anglais, en espagnol ou en yoruba. Leur complicité, leur subtilité fait d’Ibeyi bien plus que deux musiciennes qui s’allient ; elles ne font plus qu’un.



Loin de résider dans la recréation d’influences d’hier, Ibeyi propulse son histoire au coeur des musiques actuelles. On y sent cet électro-pop qui transporte, ce hip-hop aux basses qui font vibrer notre squelette. Ibeyi tient alors la scène des Arches d’une poigne tantôt intimiste, tantôt défouloir. On sent une rage sous cette énergie débordante. Une rage de créer ces notes qui font du bien, qui réveillent les consciences, à l’image de « No Man Is Big Enough For My Arms » où est samplé le discours de Michelle Obama. Un discours où le « The measure of any society is how it treats it's women and girls » est joué jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la libération. A l’heure d’un « River » scandé en choeur avec Paléo, Ibeyi ne fait que confirmer la force de leur création. Une création qui invoque les harmonies ancestrales, qui les fait danser avec cette touche d’aujourd’hui. Une création ainsi née qui sera, sans aucun doute, l’harmonie de la bande-sonore qui nettoiera les âmes de notre génération.


Photos : © Paléo / Anne Colliard
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