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24. Juillet 2016, 00:00 Concert Culture Music Festivals Soirée

Paléo V : Bigflo & Oli, Fakear & Soom T

Sophia Bischoff - Paléo en a souvent le don : présenter les tendances et révélations du moment à son public. Samedi 23 juillet, c’est celle de l’électro et du rap français qui ont ravi la Plaine de l’Asse.

Bigflo & Oli. Deux noms réunis. Patronyme commun de deux frères. Plus que l’ADN, ils partagent une passion : celle du rap. On ne mentira pas, quand la présentation verbale de leur arrivée est parvenue à nos oreilles, le scepticisme a pris le dessus sur la curiosité musicale. On s’est dit : « encore un groupe de rap français à la sauce bling-bling et à l’arrière-fond de vocodeur aseptisé ».


Puis, un jour, on est tombé sur ce titre. Un peu par hasard, au détour de recherche d’inspiration pour un papier. Là, la curiosité a pris le dessus. On n’aime pas tout le rap, mais ça reste un des univers qui nous marque le plus. Alors, quand deux gosses (ils ont commencé à se démarquer dès la fin de leur adolescence) posent un flow agréable sur une plume intéressante, on se dit que leur album mérite une deuxième écoute. Au final, on a un peu eu la même réaction qu’Akhenaton (IAM) qui confiait au média Le Point : « La première fois que je les ai vus, leur maman les attendait dans les coulisses et ça m'a bien fait rire. Puis quand je les ai entendus balancer leur texte, j'ai pris une énorme claque ».


On a écouté l’album, encore et encore. On a découvert ce qui plaît tant chez Bigflo & Oli : une plume sincère, qui ne se préoccupe pas des conventions, qui fait preuve d’un sens de l’autodérision que l’on avait apprécié chez Orelsan, des beats en équilibre entre hier et aujourd’hui, et un flow net et précis, qu’il soit nonchalant ou à 200km/h sur l’autoroute verbale. Intrigué par ce talent, on s’est dirigé aux Arches avec une crainte : que le passage à la scène soit décevant.


À 18 heures, les Arches débordent. Bigflo & Oli réunissent tout les âges : les ados, leur parent et les curieux, comme nous, qui voulons voir ce que le duo vaut sur scène. Dès le premier titre, on est surpris en bien. Les frères offrent un rap sincère, entre conscience et dérision, entre humour et émotion. Un concert à la formation embellie par un violoncelliste - chose rare dans le rap. Un concert où l’ambiance est constante, où l’interaction avec le public est la clé. Au final, Bigflo & Oli adaptent les codes de la culture rap à la jeunesse de leur public, et se moquent de ce qui les rebutent le plus dans le genre à l’image de leur performance sur « Gangsta ». Un rap encore très jeune, mais un rap qui fait du bien à l’heure où le superficiel a trop souvent pris le dessus sur l’authenticité.


En fin de soirée, deux artistes marquent notre mémoire. D’un côté, le show cristallisant l’éclosion de l’électro planante du jeune Fakear à l’ascension fulgurante. La finesse du beat électrifie le corps de l’audience. MPC, harpe, piano, basse, batterie. Une alliance originale soutenue par des visuels sophistiqués qui emportent la foule jusqu’à l’aube du prochain jour.


De l’autre côté, le rap sur fond de reggae de Soom T. Ce petit bout de femme ayant grandit entre l’Inde (son pays d’origine) et l’Écosse distille un verbe au flow aiguisé et au verbe brute de vérité. L’ambiance est au rendez-vous au Détour et la foule est rapidement conquise par l’univers de celle qui a abandonné sa volonté de changer le monde par la politique pour faire passer son message par la musique. Mais ça, c’est une histoire que l’on vous contera lors de la publication de notre interview avec elle. Pour l’heure, Paléo tire sa révérence. On restera sur cette belle note et prendra congé ce dimanche. À l’année prochaine !


Photo : © Paléo / Anne Colliard / Lionel Flusin

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